Série canadienne “Les Fermiers”

Après les soins, les hôpitaux, les infirmiers, on commence de plus en plus à entendre parler d’agriculture, de production locale en danger.

Pyramide de Maslow oblige. Et encore il est un peu tard.

Nos ancêtres s’en seraient sûrement préoccupés en premier, de la nourriture.
Mais leurrés par la sécurité apparente de nos supermarchés, alors que 3 milliards de personnes sont confinées aujourd’hui, que la main d’œuvre étrangère bon marché ne pourra plus affluer dans nos champs, la chaîne de nos approvisionnements commence à craquer.
Et si l’on ne veut pas provoquer une panique généralisée, la raréfaction de la nourriture est bien l’information que l’on donnera en dernier.

Nous sommes en train de nous rendre compte mondialement de tous les secteurs humains essentiels que nous avons négligés, délaissés aux mains de l’économie. Notre agriculture en fait partie.

Oui bien sûr.
Si vous cherchez un petit producteur pas trop loin de chez vous (confinement oblige) en ce moment (pour s’approvisionner localement, soutenir les petits producteurs), vous vous rendrez compte qu’il n’y en a plus beaucoup. Plus assez.
Et ce n’est pas prêt de s’améliorer si l’on ne fait rien maintenant car dans 10 ans la moitié de nos agriculteurs seront partis à la retraite.

Oui l’agriculture a besoin de bras mais pas ceux qu’appelle de ses vœux le ministre de l’Agriculture et la FNSEA.
Pas des bras sous-payés pour répondre aux dernières tâches que la mécanisation de nos systèmes extensifs ne peuvent pas faire.

Pas des bras pour remplacer la main d’œuvre polonaise, équatorienne, marocaine… dans les grandes cultures d’asperge, de vignes ou les vergers.

L’agriculture a besoin de bras, et aussi de cerveaux.
Qui repensent notre agriculture, la manière dont on se nourrit, dont on préserve nos terres.
Elle a plus besoin d’entrepreneurs agricoles justement rémunérés, que de manœuvres prolétarisés.

Et pas de n’importe quel agriculteur.
Des agriculteurs sur plus petites surfaces, moins mécanisés, agroécologiques, diversifiés, qui maillent nos territoires, au plus proche de chez nous, qui créent des coopératives ensembles pour mutualiser leurs outils, leurs récoltes, leurs savoir-faires.
Depuis quelques années ils émergent un peu partout autour de nous. Mais ils ne sont pas assez nombreux. Ils n’arrivent pas à vivre suffisamment correctement de leur métier-service public.

Pourtant ce sont de ces agriculteurs dont nous avons besoin partout, maintenant.
Et que nous viendrons aider, par plaisir, pour apprendre, pour partager et pour nous nourrir tous.

Confinés dans nos appartements de quelques mètres carrés, en plein bouleversements intérieurs, il se pourrait fortement que l’attrait de la terre, du sens retrouvé, de l’essentiel, prenne aux tripes certains. Nous avons besoin de vous demain,
Mais ne vous trompez pas d’appel.